Inde et Chine en Asie du Sud

Inde, Chine et Bangladesh : la question de l’eau

L’Inde et le Bangladesh Depuis les années 1970, la volonté indienne de domestiquer le Gange est source de tension dans les relations indo-bangladaises. Afin d’assurer l’approvisionnement du Bengale occidental et le fonctionnement du port de Calcutta, l’Inde a construit en 1975 le barrage de Farakka, situé seulement à 11 km de la frontière. Plus que de l’eau, ce barrage retient les sédiments, ces derniers pouvant jouer un rôle essentiel pour protéger les terres de la montée des eaux, au Bangladesh, mais également dans l’état indien du Bihar. Une étude parue en 2017 estime que la quantité de sédiments transportée par l’ensemble Gange-Brahmapoutre-Meghna est passée d’environ deux milliards de tonnes par an en 1997 à 500 millions de tonnes en 2015. Selon l’étude, l’accumulation de sédiments favorise les inondations en amont du barrage tandis qu’en aval, cela peut accroitre la vulnérabilité du trait de côte. L’accord conclu en 1996 entre l’Inde et

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Inde et Chine en Asie du Sud

Les frontières népalaises entre Inde et Chine

Fermées depuis le 24 mars après le déclenchement de l’épidémie de Covid-19, les frontières népalaises sont au centre des relations avec ses voisins. Avec l’Inde, une réouverture et le retour du libre passage sont d’une importance vitale pour les travailleurs népalais qui exercent en territoire indien, de six à huit millions de personnes, mais le Népal y reste opposé. Avec la Chine, la construction d’infrastructures en territoire népalais ravive le problème du tracé, en particulier autour d’une borne frontalière spécifique, la 57, érigée en 1962. Avec l’Inde, une frontière qui s’est militarisée La pandémie a mis à terre le principe de frontières ouvertes entre l’Inde et le Népal. Malgré des blocus pétroliers imposés par l’Inde, comme en 1989 ou 2015, ou lors d’élections, il n’est pas nécessaire de posséder un visa pour aller travailler en Inde, et vice-versa. Cependant, pour contrer la propagation du virus, les armées indienne et népalaise

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L’UE et les changements climatiques

Le climat au cœur de la coopération entre l’Union européenne et l’Inde

L’Inde et l’environnement En 1972, alors que parait le rapport Meadows, The limit to growth, et qu’est fondé le Club de Rome, Indira Gandhi sera un des rares chefs de gouvernement à participer à la conférence des Nations unies sur l’environnement qui se déroule à Stockholm. En effet, la sauvegarde de l’environnement tient une place particulière dans la politique indienne. Dès les années 1970, Indira Gandhi prend des mesures pour la protection de l’environnement avec le renforcement de la législation sur les parcs nationaux. En 1978, selon la loi, avant tout projet industriel ou minier, une étude d’impact sur l’environnement doit être réalisée. Ainsi, c’est avec les pays d’Europe du Nord que l’Inde va développer en premier lieu ses coopérations bilatérales et si le premier sujet des échanges entre l’UE et l’Inde sera au départ le commerce et la coopération sectorielle, un dialogue environnemental spécifique va apparaitre grâce aux sommets bilatéraux.

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Questions de sécurité régionale

L’apport du cyber à la stratégie militaire chinoise

Le Think tank japonais National Institute for Defense Studies, affilié au ministère de la défense nippon sans qu’il exprime les positions officielles du gouvernement, publie le 11ème tome de son rapport annuel qui analyse le développement des capacités sécuritaires de la République populaire de Chine. Mettant en avant chaque année un thème particulier, le NDIS a choisi cette fois d’étudier en détail les capacités cyber de l’APL ainsi que celles qui concernent l’espace extra-atmosphérique. Divisé en quatre chapitres, chacun se concentre sur une question spécifique. Le premier chapitre s’intéresse à l’implémentation dans le domaine militaire des recherches scientifiques et technologiques menées par la RPC. Spécifiquement, ce sont les possibilités qu’offrent l’informatisation et le développement de l’intelligence artificielle dans la conduite de la guerre qui sont abordées dans ce chapitre. En lien avec le premier chapitre, le NDIS revient sur la création en 2015 du Strategic Support Force (SSF) qui a

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Tensions sino-indiennes

Les tensions sino-indiennes au Ladakh, l’arbre qui cache la forêt

Bien que la zone du Ladakh où se déroule actuellement les tensions sino-indiennes ne fasse pas partie du Jammu-et-Cachemire comme tend à le rappeler le gouvernement indien en avertissant Twitter, cet État n’est pas séparé seulement entre le Pakistan et l’Inde, la Chine en occupe également une partie. Depuis l’affrontement de juin, c’est bien la zone du Ladakh, le Ladakh Union Territory (LuT), qui est sur le devant de la scène. Malgré une nouvelle rencontre entre hauts gradés le 6 novembre, la huitième, la situation a peu évolué. La Chine ne reconnait toujours pas le LuT ni l’Arunachal Pradesh et elle demande à l’Inde de se retirer du mont Kailash ou elle avait préventivement pris position dans la nuit du 29 au 30 aout. Pékin accuse l’Inde d’avoir brisé le statu quo malgré le fait que ses propres troupes aient occupé peu de temps auparavant la rive nord du lac

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Questions de sécurité régionale

Si vis pacem…. La sécurité indienne pour la prochaine décennie

À l’occasion d’un webinaire qui s’est tenu début novembre, le ministre indien de la Défense, Shri Rajnat Singh, a précisé les orientations qui vont définir la sécurité nationale indienne pour les dix prochaines années. Et cela, sur fond de tension au Ladakh, la 8ème rencontre entre hauts gradés chinois et indiens du 8 novembre n’ayant débouché sur rien de concret, à part le maintien du statu quo et la programmation d’une prochaine réunion. Pour M. Singh, ce qu’il faut avant tout retenir des siècles passés et de la chute des civilisations, c’est qu’il ne suffit pas de désirer la paix pour l’obtenir, mais qu’il faut plutôt être assez fort pour dissuader un tiers de rechercher la guerre… Ainsi, pour M. Singh, dans un monde qui met en avant la sécurité, la défense de la souveraineté et des intérêts nationaux, il faut être conscient qu’il est difficile de bâtir un environnement

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États membres et Asie

L’Italie renforce ses liens avec l’Asie

L’Italie, la Chine et la Corée Tandis que l’Italie et la Chine célèbrent les 50 ans de l’établissement de leurs relations diplomatiques, Rome a également tenu avec Séoul la première visioconférence au sujet de leur nouveau dialogue stratégique. Les liens entre Rome et Pékin se sont renforcés pendant la première phase européenne de la pandémie, la Chine ayant apporté une assistance matérielle à une Italie durement frappée par la Covid-19. Avec la Corée, il aura fallu deux ans après leur sommet bilatéral en octobre 2018 pour que ce « dialogue stratégique », établissant une coopération dans de nombreux domaines, puisse devenir un peu plus concret. Rome a pu profiter de la volonté sud-coréenne de renforcer ses relations avec les grands pays européens, en particulier avec l’Allemagne qui préside l’UE, le Royaume-Uni et l’Italie qui présideront le G7 et le G20 en 2021. Pour la Corée, un dialogue stratégique, c’est l’opportunité de multiplier

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Inde et Chine en Asie du Sud-Est

ASEAN-Chine, la pandémie et le dépassement des contentieux

Rencontre ASEAN-Chine Le ministre chinois des Affaires étrangères a profité d’une rencontre avec les représentants des pays de l’ASEAN pour évoquer le renforcement de la coopération entre leurs pays et la Chine ces derniers mois. Mettant en avant la coopération dans la lutte contre la pandémie et la recherche d’un vaccin, Pékin rappelle son soutien au développement de l’ASEAN et au rôle central que l’association joue en Asie du Sud-est. En effet, les deux parties sont désormais les plus grands partenaires commerciaux, le développement de la Chine profitant ainsi aux deux parties. Par la promotion de la Belt Road Initiative et de la croissance économique chinoise, que l’adoption du 14ème plan quinquennal devrait renforcer, Pékin se place au centre de la reprise économique mondiale, sous-entendant ainsi à l’ASEAN qu’il est préférable de coopérer avec elle… Car le contentieux maritime reste présent dans les discussions, même s’il est abordé par une

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La politique étrangère et de sécurité commune

L’UE et la gouvernance globale post-covid, quatre scénarios à défendre

Défendre ses intérêts ou promouvoir ses valeurs ? L’Union européenne est elle capable d’avancer sur ces deux axes dans un monde post-covid alors que la difficulté d’approvisionnement en matériel médical de toutes sortes a rappelé la dépendance de l’UE dans ce domaine. Cependant, défendre ses intérêts et c’est alors la compétition la plus acharnée entre l’UE et ses partenaires, mais aussi potentiellement au sein de l’UE tandis que promouvoir ses valeurs est un concept qui fait déjà partie des politiques européennes, mais il s’agirait alors de l’élever à un autre niveau dans la coopération internationale. Ceci afin de créer une « cooperative governance » au niveau des États et un « ethical capitalism » dans la sphère privée, entreprises et ONGs qui intégreraient les valeurs sociales et environnementales dans leurs stratégies. La gestion des ressources naturelles de tous types se trouvant au cœur du dilemme entre la défense des intérêts nationaux et la coopération internationale,

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Questions de sécurité régionale

Le Viêtnam, maillon fort de la coopération indo-japonaise ?

C’est une nouvelle fois au Viêtnam que le nouveau premier ministre japonais, Yoshihide Suga se rend pour son premier voyage à l’étranger. Marqué par quatre visites de Shinzo Abe pendant ses mandatures, le renforcement du partenariat entre le Viêtnam et le Japon est une des constantes de la politique étrangère nippone, et ce, depuis 1991. Les éléments de la coopération entre le Vietnam, le Japon et l’Inde  Coopération dans le domaine maritime, de la défense et dans le développement des infrastructures, le commerce bilatéral n’en est pas l’unique point d’orgue. Il s’agit également pour Hanoi et Tokyo de rappeler l’importance qu’ils attachent à la liberté de navigation et leur opposition aux revendications territoriales chinoises en mer de Chine (à la fois de Pékin et de Taipei, il ne faut pas l’oublier). La participation du Vietnam, et d’autres pays de l’ASEAN, au dialogue Quad est même envisagée, ce qui leur permettrait

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