L’impact de la partition sur l’armée indienne
Du début de la seconde guerre mondiale à la fin du mois d’août 1947, l’armée indienne sera divisée en quatre commandements, Nord, Sud, Est et un commandement central qui sera dissous en 1946. La partition du 15 août 1947 imposa la division des trois armées sur des bases territoriales. Approximativement un tiers des effectifs iront au Pakistan, le commandement Nord, et les commandements Sud et Est reviendront à l’Union indienne.
Le quartier général des forces armées, sous le commandant du Field-Marshal Sir Claude Auchinlek, eut pour mission spécifique, avec le Joint Defence Council composé des représentants des deux dominions, de répartir les effectifs. La marine fut divisée selon les besoins estimés des deux nations, les forces aériennes selon le même principe mais en tenant compte de la religion du personnel. Pour les usines d’armement, le problème était que les 16 centres de production étaient tous situés en Union indienne qui dut financièrement dédommager le Pakistan pour qu’il puisse se construire une infrastructure de défense. L’indépendance a aussi eu des conséquences sur la qualité du commandement. L’Inde décida de nationaliser complètement ses corps d’armée, donc d’exclure tous les Britanniques encore présents. Avant 1947, seuls six Indiens avaient commandé des brigades et un seul avait commandé une division. Malgré ce souhait d’indianisation de l’armée, des officiers britanniques restèrent en poste jusqu’en 1962 dans l’Indian Navy et jusqu’en 1954 dans l’Indian Air Force.
Les réformes après l’indépendance
Dès 1949, l’Inde indépendante a voulu mettre fin aux régiments ethniques hérités des Britanniques et aujourd’hui il ne reste que les régiments Sikhs et Gurkhas qui sont marqués d’une origine ethnique. L’armée est vue comme un instrument d’intégration nationale et elle accueille depuis longtemps des recrues de toutes castes. De même, il n’y a pas de régiment spécifiquement musulman. Ils représentent 13 % de la population et sont sous-représentés dans les forces indiennes. Ses dimensions et ses pluralités permettent aussi à l’Inde de jouer des déclinaisons ethniques, voire religieuses de son armée, pour faire face, dans certains cas, à des problèmes internes ou aux problèmes de sa périphérie immédiate.
Deux grands domaines sont couverts par la politique de défense : la défense du territoire et l’intervention extérieure dans l’intérêt national. En 1984, lors de l’insurrection indépendantiste au Pendjab et après l’échec des négociations, Indira Gandhi[1]Fille unique de Jawaharlal Nehru, elle est Premier ministre de l’Union indienne de 1966 à 1977, puis de 1980 jusqu’à sa mort en octobre 1984. Elle n’a aucun lien de parenté avec le … Continue reading opte pour une intervention militaire en juin contre le Temple d’or d’Amritsar, l’opération Blue Star, lieu saint des Sikhs où s’étaient retranchés les insurgés. L’état-major fait appel à des troupes venues pour la plupart du sud du pays. L’intervention créera d’ailleurs des remous au sein des régiments sikhs et Indira Gandhi sera assassinée par ses gardes du corps sikhs en octobre 1984. Au Sri Lanka, quand l’armée indienne intervient en 1987 au titre de « force de maintien de la paix », des bataillons tamouls sont présents. Mais quand l’Inde sortira de son rôle de médiation entre forces gouvernementales et insurgées pour tenter de réduire les Tigres tamouls, et qu’elle s’enlisera dans ce combat, des troupes venues d’Inde du Nord seront impliquées, avant un retrait total en 1990.
Cette armée montre une obéissance absolue aux autorités civiles. En 1999, lors des affrontements dans le secteur du Kargil, les soldats sur le terrain requirent l’intervention des hélicoptères d’attaque Mi-35 de l’armée de l’air. L’état-major refusa car le gouvernement ne l’avait pas spécifiquement autorisé alors qu’un risque d’escalade nucléaire entre les deux pays était possible. Le Président indien est le Commandant en Chef de l’armée indienne. Il est responsable pour tout ce qui concerne les affaires de défense en collaboration avec le cabinet du Premier ministre. Le ministre de la Défense est le point central pour tout ce qui concerne les décisions politiques de l’ensemble des affaires de défense du pays.
Données de 2012, mise à jour en cours.