Dans le dernier rapport Chaillot, l’EUISS apporte sa contribution aux réflexions sur l’ébauche d’une « boussole stratégique » qui doit clarifier les orientations stratégiques de la PSDC. Le 15 novembre 2021, le Haut représentant avait présenté les grands axes de cette boussole devant les ministres des Affaires étrangères et de la Défense des États membres. Le texte devrait être adopté en mars 2022, durant la présidence française de l’UE, soit six ans après un document similaire publié par Federica Mogherini en novembre 2016.
En complément, outre les contributions de 11 spécialistes des questions liées à la PSDC, l’EUISS présente les résultats d’un sondage réalisé auprès d’une centaine de personnalités (membres de gouvernements, de Think tanks, etc.), illustrant les grands thèmes abordés dans le document. Ces derniers sont au nombre de quatre, formant le cœur de la PSDC, : la gestion de crises, la résilience, les capacités et les partenariats avec des tiers.
Le premier chapitre insiste sur la nécessité de développer les moyens d’agir de l’UE, et ce, pas uniquement dans son voisinage immédiat. Depuis la définition des tâches de Petersberg en 1992, l’UE a acquis une certaine expérience dans la gestion de crises, à la fois civiles et militaires, bien que les débuts furent délicats. Avec la relance de l’UEO et le projet de créer une force de réaction rapide de 60000 hommes lors du Conseil européen d’Helsinki en 1999, il semblait que les Européens prenaient conscience (déjà) qu’ils devaient disposer de leurs propres forces. Aujourd’hui, si l’objectif le plus ambitieux est de parvenir à 5000 hommes, malgré ses limites capacitaires, il ne faut néanmoins pas négliger l’apport de l’UE dans la gestion de crises comme l’a prouvé l’Aceh Monitoring Mission en Indonésie il y a plus de 15 ans.
Le second chapitre met en avant l’importance que le concept de résilience devrait avoir dans le futur de la PSDC. Plus que la constitution de stocks stratégiques, il s’agit d’envisager le développement de capacités européennes qui soient à même de lutter contre toute forme de menaces ou de crises. Qu’elles soient liées à un épisode climatique ou une pandémie, mais aussi d’améliorer la lutte contre la désinformation, voire renforcer, au niveau européen, la coopération entre les services de renseignements.
Le troisième chapitre s’intéresse aux moyens à mettre en œuvre pour lutter contre les capability gaps dans différents domaines tandis que le quatrième démontre l’importance pour l’UE d’avoir des partenaires dans toutes les régions du monde pour appuyer le développement de sa PSDC.
Le rapport est disponible sur le site de l’EUISS :
Strategic Compass, New bearings for EU security and defence?
Voir également une infographie de l’EPRS sur le processus de définition du Strategic Compass
Et le billet du Haut représentant en présentant les grandes lignes