Même si elles n’ont d’iles que le nom (leur taille étant limitée) les tensions maritimes en mer de Chine méridionale ne doivent pas masquer celles autour des iles Senkaku (Japon), Diaoyu (République populaire de Chine) ou Diaoyutai (Taiwan). Situées en mer de Chine orientale, un seul des ilots, le plus grand, fut habité par des Japonais jusqu’à dans les années 1930, celui d’Uotsuri et elles ont changé de maitres au fil des traités du 19ème et du 20ème siècle. En particulier celui de Shimonoseki en avril 1895 qui força Pékin à céder l’ile de Formose au Japon suite à sa défaite dans la guerre sino-japonaise (1894-1895).
Le fait que les ilots n’étaient pas mentionnés dans le traité, le Japon considérant que ce territoire lui appartenait déjà, sera à la base du contentieux qui sera ravivé par les revendications de Pékin et de Taipei en 1971. À la différence des Spratleys ou des Paracels, leur petite taille rendrait leur aménagement en récif artificiel beaucoup plus difficile, mais, en suivant le droit selon l’UNCLOS, elles pourraient se situer à la fois dans la Zone Economique Exclusive du Japon, mais aussi dans celle de la Chine, si l’on prend en compte l’extension à 350 miles nautiques de la ZEE dans le cas d’un prolongement du plateau continental.
Alors qu’une étude de 1968 révélait que la zone pourrait être l’une des plus grandes réserves d’hydrocarbures au monde, 1971 sera une nouvelle étape dans les tensions sino-japonaises. Malgré différentes sessions de discussions afin d’éviter que ce problème ne perturbe la signature du traité de paix sino-japonais en 1978, les Senkaku/Diaoyu connaissent aujourd’hui une situation similaire aux iles contestées en mer de Chine méridionale (MCM).
En effet, à partir des années 1990, le contentieux autour de l’exploitation des hydrocarbures s’est accru et, comme en MCM, on peut y voir une présence renforcée des garde-côtes chinois ainsi que de la milice maritime tandis que le Japon tente d’affirmer son contrôle sur les iles en nationalisant trois d’entre elles.
Un rapport du Think Tank du Parlement européen, l’EPRS, nous présente l’histoire de ces iles, du contentieux, des différentes phases de négociation, les enjeux qu’elles représentent et les positions défendues par les États-Unis et l’Union européenne.
Sino-Japanese controversy over the Senkaku/Diaoyu/Diaoyutai Islands – An imminent flashpoint in the Indo-Pacific? European Parliamentary Research Service.