Au début du mois d’octobre, un haut responsable du ministère des affaires étrangères indien, Harsh Vardhan Shringla, se rendit à Nay Pyi Taw afin d’inaugurer le bureau de liaison de l’ambassade indienne. Quelques semaines avant les élections générales, la délégation indienne rencontra la Conseillère spéciale de l’État, Aung San Suu Kyi, et le Commandant en chef de l’armée, le général Min Aung Hlaing.
La politique birmane de l’Inde
Depuis les années 1990, après avoir soutenu l’opposition démocratique, l’Inde a choisi une approche plus pragmatique en renouant le contact avec la junte militaire et en favorisant une démocratisation émanant de l’intérieur du pays. Cela lui permit de maintenir le dialogue avec les autorités birmanes quel que soit le vainqueur des élections comme en 2010 lorsque l’Union Solidarity and Development Party soutenu par les militaires remporta le scrutin ou en 2016 lorsque la National League for Democracy d‘Aung San Suu Kyi lui succéda.
Pour Delhi, il ne fallait pas marginaliser le Myanmar et le réintégrer dans la région, les autorités indiennes partageant le souhait de leurs homologues birmans d’atténuer la dépendance du pays vis-à-vis de la Chine en proposant une alternative. D’où l’inauguration du bureau de liaison, peu de pays ayant une permanence diplomatique dans la capitale. Ainsi, l’Inde envisage la construction d’un vaste complexe de raffinage, le développement de leurs zones frontalières, le transfert d’un sous-marin de classe Kilo et le renforcement de la coopération bilatérale. Le Myanmar reste pour l’Inde la porte d’entrée vers l’Asie du Sud-est, elle cherche ainsi à éviter les ingérences dans les affaires intérieures du pays en se tenant à distance de la question des Rohingya.
Plus de détails (en anglais) sur :
Foreign Secretary inaugurates the Liaison Office of Embassy of India in Nay Pyi Taw, Myanmar