Mettant fin à trente années de conflit, l’accord signé le 15 août 2005 mit en lumière la coopération entre l’UE et l’ASEAN ainsi que la capacité des Européens à se mobiliser pour participer à la reconstruction d’une région marquée par la guerre et le tsunami de décembre 2004.
L’Indonésie post-suharto tenta de lancer un processus de pacification de la province en août 1998 avec le retrait des troupes indonésiennes et la fin des opérations militaires malgré des incidents pendant les cérémonies. Le Président Wuhid en profitera pour écarter le ministre de la Défense Wiranto et ordonna la mise en place d’une commission d’enquête sur les abus commis par les forces indonésiennes durant la crise et entama des négociations difficiles avec le GAM, marquées par des avancées puis des ruptures.
Le succès de ces négociations sera facilité par la tragédie du tsunami de décembre 2004 qui ravagera la province et focalisera sur elle l’attention internationale. Même si la Commission européenne était impliquée dans les discussions depuis 2002, ce sera une ONG et non l’UE qui permettra la signature d’un accord entre les deux parties. L’ancien président finlandais Ahtisaari avait fondé la Crisis Management Initiative (CMI), qui servira d’intermédiaire aux protagonistes dès 2004 et lors de quatre séances de réunion à Helsinki, de février à juillet 2005. Ahtisaari avait la stature internationale nécessaire, le personnel et les contacts pour réussir, de plus il connaissait personnellement Javier Solana ce qui facilitera l’implication de l’UE. Si la CMI mena les négociations de manière autonome, c’est la Commission européenne et la Finlande qui financeront l’opération, mais un Memorandum of Understanding (MoU) n’avait aucune portée sans qu’un dispositif soit mis en place pour surveiller son application, c’est là qu’interviendra plus concrètement l’Union européenne.
Au regard du passif entre l’Indonésie et les Communautés, la question de la surveillance du MoU était sensible, d’autant que la Suède accueillait des représentants du GAM. Le pouvoir central considérant que l’internationalisation du conflit au Timor-Oriental et l’intervention de l’ONU qui suivit avaient provoqué la perte de la province. Le partenariat de longue date entre l’UE et l’ASEAN en faisait les candidats idéals pour mener une opération conjointe, l’ONU étant écartée. Pour cela, il fallait avant tout connaître les modalités de l’accord qui serait signé le 15 août 2005, mais les négociations étant secrètes, la Commission et le Conseil envoyèrent des représentants à Helsinki lors du quatrième tour de négociations (12-17 juillet) pour en savoir plus afin de préparer la mission tout en envoyant des représentants à Aceh évaluer la situation sur le terrain. Ce n’est qu’après l’avis favorable du GAERC le 18 juillet que le Conseil accepta le déploiement d’observateurs et prit contact officiellement avec l’ASEAN.
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