Services de renseignement

Le renseignement en Chine

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L’histoire du renseignement en Inde

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Les Think tanks en Inde

Les Think tanks dans la politique de défense indienne  Selon une étude de l’université de Pennsylvanie parue en 2009, il existait 422 Think tanks

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Le renseignement intérieur et extérieur en Chine

Le Gonganbu

La majeure partie du service de sécurité s’est transformée en Ministère de la Sécurité publique, ou Gonganbu, fort de 300000 agents. Fondé le 20 octobre 1949, il établit son quartier général non loin de la place Tiananmen. Ce ministère s’occupe de la sécurité interne, de la police, du contre-espionnage (notamment dans les petites villes ou le DAS n’est pas représenté) mais il régit aussi le goulag chinois qui se met en place, le Laogai. C’est la principale autorité de police présente à tous les échelons de gouvernement dans les provinces. Il n’intervient en mission extérieure que sur des pays frontaliers. Il sera dirigé pendant dix ans par Luo Ruiqing que Kang Sheng avait écarté de la tête du renseignement militaire à Yan’an. Il a créé le deuxième Département, l’élite des enquêteurs chargés des affaires politiques de haut niveau concernant des cadres dirigeants mis en cause ou des affaires d’espionnage particulièrement complexes.

Le Guoanbu

C’est le Premier ministre Zhao Ziyang qui annonce, le 6 juin 1983, la création du ministère de la Sûreté de l’état, ou Guojia Anquanbu, Guoanbu en abrégé. Il regroupe environ 7000 fonctionnaires et se veut être un KGB à la Chinoise en plus petit, mais ayant les mêmes fonctions, renseignement extérieur et contre-espionnage. C’est une fusion du Diaochabu, chargé du renseignement dans les ambassades du monde entier, avec une masse de fonctionnaires provenant du contre-espionnage issu du Gonganbu. Ce dernier maintient quand même une présence dans les échelons les plus bas. Ling Yun en sera le premier directeur et il dispose du soutien de Deng Xiaoping et de sa fille Deng Rong, très liée au lobby du renseignement militaire. Les « jardins de l’ouest », les anciens bâtiments du Diaochabu ont été modernisés pour accueillir le Guoanbu. Au début des années 1980, il regroupe une douzaine de grands départements :
– Le premier bureau s’occupe des affaires intérieures et de la sécurité dans les provinces, il dispose d’unités de gardes-frontières ainsi que des camps réservés au Laogaï.
– Le deuxième bureau assume les tâches du renseignement à l’étranger à partir des ambassades, ils revêtent à l’époque la couverture diplomatique de « conseiller » ou de « deuxième secrétaire ».
– Le troisième bureau s’attache à l’infiltration dans les trois zones que la Chine compte récupérer à plus ou moins long terme : Hong Kong, Macao et Taïwan. Une importante délégation de fonctionnaires du Guoanbu est implantée dans l’agence de presse Chine nouvelle qui fait office d’ambassade sinon de gouvernement parallèle dans la colonie britannique.
– Le quatrième bureau se charge de la technologie, les moyens techniques propres à l’espionnage.
– Le cinquième bureau contrôle le renseignement local sans se confondre avec le sixième bureau qui anime la fonction de contre-espionnage. Ces deux bureaux sont épaulés par le 7ème qui assure les missions de surveillance et les opérations spéciales.
– Le 8ème bureau, chargé de la recherche en grande partie au moyen de sources ouvertes, récupère l’Institut chinois des relations internationales contemporaines qui dépendait auparavant du Diaochabu.
– Le 9ème bureau lutte contre les risques d’infiltration au sein même du Guoanbu et les risques de défection.
– Le 10ème bureau assure la recherche de l’information scientifique et technologique.
– Le 11ème bureau gère le parc informatique qui se met en place.
– Le 12ème bureau, celui des affaires étrangères, effectue les liaisons avec les services de renseignement étrangers. Il collabore avec le Bureau de sécurité politique dans la surveillance des diplomates, journalistes et des premiers touristes qui commencent à affluer.

À l’automne 1984 se met en place à Pékin un institut qui forme les Chinois à l’espionnage industriel, le know how. Ce seront, soit des espions sophistiqués, soit des étudiants se rendant à l’étranger et préparant des diplômes très avancés, les étudiants chinois en haute technologie vivant à l’étranger sont les cibles favorites des recruteurs du Guoanbu. Le service sera réformé en 1997 par Jiang Zemin.

Le renseignement militaire, 2ème, 3ème et 4ème département de l’APL

Le deuxième département de l’APL (Qingbaobu) est responsable de la collecte des renseignements militaires que ce soit par l’envoi d’espions à l’étranger, les travaux des attachés militaires d’ambassade ou l’analyse des informations accessibles au public. Il gère la collection de renseignements humains (HUMINT – Human Intelligence) et dirige l’Institut de relations internationales. Même si traditionnellement, le deuxième département était responsable du renseignement militaire, il commence à se concentrer sur l’espionnage scientifique et technologique ayant trait au champ militaire, comme la Russie l’avait fait avant eux. Son institut de recherche est l’Institut international d’études stratégiques (IISS) qui publie tous les 10 jours les mouvements des armées étrangères, rapport qui est transmis aux régions militaires. L’Institut de relations internationales (IIR) a en charge la formation des attachés militaires, comme des espions basés à l’étranger, elle forme aussi les officiers du renseignement militaire qui sont détachés dans les régions militaires. L’IIR est l’héritière de l’Institut de langues étrangères, dissoute pendant la révolution culturelle.

Le troisième département de l’APL (San Bu) surveille les communications militaires des autres pays (SIGINT – Signals Intelligence) et synthétise les renseignements collectés par le deuxième bureau, le quatrième département (Si Bu) est lui responsable du renseignement électronique (ELINT). Les services de renseignements de la marine (PLA Navy Intelligence) coopèrent avec le troisième bureau pour récolter des renseignements. Ceux de l’aviation sont gérés par le Sixth research institute basé à Pékin.

La Commission militaire centrale que présidait Jiang Zemin avait activé toutes ses unités de renseignement et ses centres d’analyse pour étudier la guerre du Kosovo comme cela avait été le cas après l’opération « Tempête du désert ». Il fallait dresser un bilan du conflit et tirer les conséquences de la stratégie américaine, de sa tactique, de l’emploi d’armes et de moyens nouveaux. Ce travail revenait au deuxième département de l’APL qui devait étudier tous les nouveaux moyens techniques mis en œuvre dans ce conflit. Peu de temps après, un livre publié par deux colonels chinois prônait la cyberguerre et la guérilla estimant que les conflits modernes high-tech sont trop coûteux pour des pays en voie de développement comme la Chine. Le troisième département de l’APL aurait déjà tenté de saturer des réseaux américains comme celui de la maison blanche. Hu Jintao inaugura peu de temps après le nouveau Bureau de recherche stratégique international chargé de façonner la stratégie contre les États-Unis et l’OTAN. Ce nouveau service doit offrir au comité central du PCC, au Conseil des affaires d’État et à la Commission militaire centrale une analyse fine des rapports de renseignement et proposer des recommandations. Fort de ses 80 analystes et divisés en trois départements chargés d’étudier les affaires de défense américaine, les questions européennes ainsi que l’OTAN, ce nouveau centre d’analyse du renseignement est établi au centre de commandement militaire de Xishan où se trouve aussi le quartier général du Guoanbu.

Compte tenu de l’importance de l’APL, la galaxie du renseignement qui s’y rapporte est gigantesque. Les Chinois ont copié le GRU soviétique puis ils ont diversifié leur dispositif. Grâce aux postes des attachés militaires, l’APL collecte les renseignements concernant les armées étrangères sur la base des sources ouvertes et des contacts entre attachés militaires de différents pays. Le renseignement militaire utilise aussi à travers la COSTIND des dizaines de milliers d’agents, étudiants, touristes, homme d’affaires, scientifiques, mais aussi l’Association chinoise pour les contacts amicaux internationaux (CAIFC).

Données de 2012, mise à jour en cours.