Les programmes spatiaux

Les programmes spatiaux

La compétition entre les États-Unis et l’URSS pour la conquête de l’espace fut un des symboles de la guerre froide. Soutenir un programme spatial

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Les programmes spatiaux

Le programme spatial chinois

Le programme spatial chinois débute à la fin des années 1950, sous l’impulsion de Zhou Enlai et Lin Biao, lorsque Pékin met en place

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Le programme spatial indien

L’Inde a adopté, dès les débuts de son programme, une orientation différente de la Chine. Plutôt que de viser des objectifs de prestige, Delhi a choisi de favoriser le développement du pays grâce à des missions scientifiques et techniques. De plus, le programme indien est, comme celui de la NASA, placé sous le signe de la transparence la plus totale dans ses objectifs et ses activités avec la publication de rapports annuels sur l’utilisation de son budget qui est aujourd’hui d’environ 1 milliard de dollars par an.

En 1963, l’Inde a conduit des recherches scientifiques sur l’atmosphère et l’ionosphère à partir de Thumba, une station proche de l’équateur. Un homme, le docteur Vikram Sarabhai que l’on considère aujourd’hui comme le père du programme spatial indien, imagina toutes les possibilités que la technologie spatiale pouvait offrir au développement du pays. En 1965 fut fondé le Centre des sciences et technologies spatiales et en 1969 l’agence spatiale indienne, l’Indian Space Research Organisation (ISRO)[1]Indian Space Research Organisation, https://www.isro.gov.in/. Ce programme devait permettre à l’Inde d’acquérir une certaine indépendance dans plusieurs domaines, principalement celui de la communication.

Après le premier lancement d’un satellite en juillet 198, deux réseaux spatiaux furent progressivement mis en œuvre, l’INSAT qui assure les communications satellites, les retransmissions télévisées et les recherches météorologiques et l’IRS, un réseau de satellites chargé de surveiller les ressources naturelles. Le réseau INSAT est composé de onze satellites et le réseau IRS de dix satellites, tous lancés par des PSLV entre 1997 et 2009.

L’ISRO est chargée de concevoir et d’exploiter les satellites et les lanceurs nationaux, elle dispose de deux types de lanceurs, le PSLV (Polar Satellite Launch Vehicle) destiné à placer des satellites en orbite polaire, qui est utilisé pour le programme INSAT, et le GSLV (Geosynchronous Satellite Launch Vehicle) destiné à placer en orbite géostationnaire des satellites d’une masse supérieure à deux tonnes, utilisé pour le programme IRS. Le lanceur PSLV mesure 44 mètres de haut et peut placer en orbite polaire une charge utile de 1600 kilos et de 1060 kilos en orbite géostationnaire, son premier décollage avec succès eut lieu le 15 octobre 1994. Le lanceur GSLV mesure, lui, 49 mètres, a une charge utile de 2 à 2,5 tonnes en orbite géostationnaire, son premier vol a eu lieu le 18 avril 2001.

Une nouvelle phase du programme spatial indien

Au début des années 2000, l’ISRO a commencé le développement d’un lanceur dont tous les composants sont indiens, le GSLV-Mark III, certains composants des GSLV et PSLV étant importés de Russie. Son premier lancement a eu lieu en décembre 2014 et sa première mission opérationnelle en juin 2017. Ce nouveau GSLV offre la possibilité à l’Inde de lancer des satellites de 4 à 10 tonnes selon l’orbite voulue, en faisant le vecteur principal des avancées de son programme. Il a participé avec succès au développement de la Space Capsule Recovery Experiment, le programme CARE[2]Space Capsule Recovery Experiment, https://www.isro.gov.in/Spacecraft/crew-module-atmospheric-re-entry-experiment-care, élément indispensable pour envoyer des humains dans l’espace, lancé une centaine de cubesats en un seul lancement en 2017 ainsi que la seconde mission lunaire Chandrayaan-2 en juillet 2019. Quant au programme Indian Human Spaceflight Programme, l’Inde ambitionne d’envoyer un/une indien.ne dans l’espace en décembre 2021, toujours grâce au GSLC-Mark III.

Le site de lancement, Satish Dhawan Space Centre SHAR, se trouve dans l’état d’Andhra Pradesh à Sriharikota et il dispose de deux pas de tirs. À l’avenir, l’ISRO prévoit de participer à des recherches scientifiques en partenariat avec d’autres pays, par exemple le programme Megha-Tropiques avec la France, ou de mener ses propres missions scientifiques d’exploration, comme la mission Aditya-1 qui aura pour but d’étudier l’intense activité solaire et dont le lancement est prévu en 2021[3]Aditya-1, https://www.isro.gov.in/aditya-l1-first-indian-mission-to-study-sun.

Au départ, ce programme était surtout destiné à un usage pratique de l’espace : météorologie, télédétection et télécommunications, incluant un réseau de télémédecine et de télé-enseignement reliant ses régions éloignées. Désormais, l’Inde vise le prestige politique, on a pu le constater avec le lancement le 22 octobre 2008 de la sonde Chandrayaan-1 qui cartographiera la surface lunaire, le but étant de créer le premier atlas 3D complet de la surface lunaire et de recenser ses ressources géologiques. L’Inde travaille avec la Russie, mais aussi avec Israël dont elle a assuré le lancement de TechSar, un satellite espion de Tsahal, le 21 janvier 2008. En mars 2019, la Defense Research and Development Organisation (DRDO), sans la participation de l’ISRO, a même procédé à un tir antisatellite à une orbite de 300 km. À la même période, l’ISRO s’associait avec Antrix [4]Antrix, https://www.isro.gov.in/about-isro/antrix-corporation-limited afin de créer un consortium chargé de produire et lancer des satellites.

L’accord sur le nucléaire civil signé en juillet 2005 entre Manmohan Singh et Georges W. Bush porte également sur l’espace, mais sans transfert de technologie. En effet, l’Inde ne s’oppose pas à l’exportation de technologies spatiales, or, il existe des liens entre l’Inde et l’Iran, mais également entre l’Inde et la Libye.