Avec les puissances au 20ème siècle

La Chine et l’Europe

Les Européens étaient présents sur les cotes chinoises à Macao (Portugal), Hong Kong (Royaume-Uni) et Kouang-Tchéou-Wan (France) depuis le XIXe siècle. Aussi, à la

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Avec les puissances au 20ème siècle

La RPC, actrice du grand jeu américano-soviétique

Bien peu d’États occidentaux avaient reconnu la RPC et le comportement des communistes engendra un climat défavorable à une éventuelle normalisation diplomatique. Les préparatifs

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Avec les grandes puissances du 20ème siècle

Grands pôles économiques du siècle dernier, ils subissent aujourd’hui la concurrence des pays émergents, mais restent encore des puissances de premier plan. Dans ce monde qui évolue, ils tentent de tisser des liens plus équilibrés avec l’Inde et la Chine, avec lesquels les relations ont été fluctuantes depuis le début de la Guerre froide. New Delhi a dû manœuvrer entre son rôle au sein du Mouvement des non-alignés et son rapprochement avec Moscou puis avec Washington à la fin des années 1990, tandis que Pékin s’est rapprochée à la fois de l’URSS, puis des États-Unis pour se tourner à nouveau vers l’URSS tout en entretenant des relations compliquées avec Washington. Ces aspects de leur diplomatie sont très importants pour comprendre le pourquoi de leurs relations avec Moscou et Washington aujourd’hui et l’impact que cela a pu avoir sur les relations sino-indiennes. Quant à l’Europe, elle a une place particulière dans cette équation, due à une histoire commune, mais aussi à la construction européenne dans laquelle Pékin et New Delhi placent de grands espoirs.

La classe politique indienne qui prit les rênes du pays à l’indépendance, Nehru en tête, se montrait à la fois méfiante vis-à-vis des États-Unis et intéressée par l’expérience soviétique de planification et de constitution d’une vaste industrie lourde. Cependant, Nehru restait un libéral, partisan de la propriété privée et opposé à la socialisation de tous les moyens de production. Avant que le rapprochement indo-soviétique ne soit effectif, plusieurs événements allaient éloigner l’Inde des États-Unis alors que les deux régimes avaient, en théorie, plusieurs critères en commun censés les rapprocher comme la défense de valeurs politiques parlementaires. Cependant, les États-Unis comme l’URSS ne s’intéressèrent pas trop à l’Inde dans les premières années, les Américains considérant même l’Inde comme une puissance de second rang et un « pion insignifiant » sur l’échiquier mondial[1]Heinrich-Agostini Sophie, La relation triangulaire entre la Chine, l’Inde et les États-Unis depuis la fin de la guerre froide, 2008.. La volonté américaine de bâtir une agence de contrôle de l’énergie atomique dès 1946, l’Atomic Development Authority, menaçait les prétentions indiennes en matière d’énergie nucléaire. D’autre part, Gandhi ayant lutté contre la ségrégation lorsqu’il était avocat en Afrique du Sud, la ségrégation en place dans certains États américains ne pouvait que rapprocher Gandhi et l’Inde de leur combat. Ces deux questions s’opposaient aux trois grands principes défendus par l’Inde, auquel s’ajoutait le rapprochement américano-pakistanais matérialisé par l’adhésion pakistanaise à l’OTASE avec comme conséquence la fourniture d’armes américaines au Pakistan, mais pas à l’Inde[2]Singh Narendra, « La politique étrangère de l’Inde sous Rajiv Gandhi », Politique étrangère, 1987..

L’Inde et les États-Unis, un arc de démocratie ?

La RPC, actrice du grand jeu américano-soviétique

Quant à l’URSS, elle forma avec la RPC au début des années 1950 une alliance idéologique qui n’allait pas durer. L’histoire avait là aussi laissée des traces et des traités considérés par la Chine comme « inégaux » perturbaient les relations sino-russes depuis l’époque des deux empires. Avec les États-Unis, les deux factions chinoises, nationalistes et communistes, entretenaient de bonnes relations, Washington ayant été le principal pourvoyeur d’aide contre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale, mais la crise de Corée et la question de Taiwan allaient rapidement dégrader la situation. En effet, les États-Unis fermaient toute la façade maritime de la Chine, s’étaient implantés au Japon qu’ils occupaient militairement, disposaient de bases aux Philippines et Taipei pouvait devenir l’enjeu d’une crise majeure entre la RPC et les Américains. Pékin se sentait menacé et sa sécurité devient sa préoccupation première, d’où une alliance avec l’URSS même si d’importants contentieux existaient.

L’Inde avec l’URSS et la nouvelle Russie

Les liens sino-soviétiques

Les relations entre l’Europe et l’Asie restent marquées par la présence européenne et la bilatéralité jusqu’à la création de deux organisations régionales, la CEE et l’ASEAN, qui ont permis l’établissement de relations plus structurées. La CEE a ainsi été, dès 1972, un des premiers partenaires à dialoguer avec l’ASEAN, avec pour objectif de lui ouvrir plus largement le marché européen et c’est en 1980 qu’un accord de coopération ASEAN-CEE mettant l’accent sur la coopération économique et politique sera signé. L’UE participe au Forum Régional de l’ASEAN dès 1994, même si les Européens sont perçus comme des acteurs de « second plan » en matière de sécurité régionale. À la même période, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni établissaient des feuilles de route pour définir leur stratégie pour l’Asie tandis qu’au niveau communautaire, la Commission européenne publiait un document semblable « Vers une nouvelle stratégie asiatique ». Le dialogue UE-ASEAN tient une place importante dans les relations Europe-Asie et ces deux événements forment le socle du lancement réussi de l’ASEM en 1996, espace de dialogue global et pas seulement économique comme l’est l’APEC.

L’Inde et l’Europe

La Chine et l’Europe

Références

Références
1Heinrich-Agostini Sophie, La relation triangulaire entre la Chine, l’Inde et les États-Unis depuis la fin de la guerre froide, 2008.
2Singh Narendra, « La politique étrangère de l’Inde sous Rajiv Gandhi », Politique étrangère, 1987.