La composition des forces terrestres de l’APL
Au cours des deux dernières décennies, les forces terrestres de l’APL ont connu des réductions importantes d’effectif et une restructuration de son personnel et de son matériel dont le résultat est une armée plus petite, mais plus mobile et avec une puissance de feu accrue. Au moins 40 % des divisions et des brigades sont mécanisées et les unités de reconnaissance, de forces spéciales, d’hélicoptères et de guerre électronique ont été renforcées. En plus de l’infanterie, l’armée de terre dispose de sept services techniques : blindé, artillerie, défense aérienne, aviation, génie, défense chimique et communications.
Les forces terrestres sont au nombre de 1,4 million, soit à peu près 70 % de l’effectif total de l’APL et la première armée de terre au monde[1]PLA ground force, http://www.globalsecurity.org/military/world/china/pla-ground-intro.htm. En temps de crise, elle peut compter sur le renfort de 800000 réservistes, des 600000 hommes de la PAP et des 3 à 10 millions d’hommes de la milice[2]idem.. Les effectifs peuvent être divisés en deux catégories : les groupes d’armée et les districts militaires de province. La Police armée populaire (PAP) et l’armée de réserve sont sous le contrôle de l’un des trente districts militaires de province qui ont pour mission la sécurisation des frontières et la sécurité intérieure.
L’armée de réserve
Établie en 1983, c’est une force qui dispose de sa propre organisation avec ses chefs, ses divisions et ses brigades. La loi sur le service militaire de 1984 a combiné les réservistes et la milice. De plus, dès 1984, un entraînement militaire obligatoire a été mis en place dans les lycées et universités pour fournir en cas de besoin des officiers de réserve qualifiés. Les réservistes sont des membres de la milice, des soldats démobilisés, du personnel technique spécialisé et les officiers sont des officiers démobilisés, des étudiants diplômés ou des cadres techniciens. Les réservistes reçoivent un entraînement militaire en temps de paix, plus ou moins poussé selon le niveau d’alerte, et si nécessaire ils peuvent aider à maintenir l’ordre en accord avec la loi. En temps de guerre, les réservistes peuvent être appelés en service actif en cas de mobilisation.
La Police armée populaire
C’est une force paramilitaire créée en 1983 et cantonnée dans la sécurité intérieure. Elle fournit des effectifs à trois autres organisations paramilitaires, les gardes-frontières, les pompiers, mais aussi le Ministère de la Sécurité Publique ou Gonganbu. Elle participe également au développement économique du pays grâce à ses quatre branches spécialisées dans les forêts, les mines, le transport et l’hydroélectricité. Elle est placée sous le commandement de la CMC et du Conseil des affaires d’État.
La milice de l’APL
C’est une force de réserve de l’APL qui sert de base à la théorie de la « guerre du peuple dans un environnement moderne ». Le quartier général de l’armée administre la milice sous l’autorité de la CMC. Le rôle de la milice a évolué au cours des années. Durant les années 1940, elle servait comme unité de soutien à l’Armée rouge. Après 1949, le Parti communiste chinois utilisa la milice comme force de maintien de l’ordre qui avait aussi pour mission d’assister l’APL dans la défense des frontières et des côtes. Dans les années 1960, la paysannerie chinoise fut organisée comme une vaste milice du peuple. Elle représentait ¼ de la population, mais ne recevait qu’un entraînement simple avec des fusils en bois. Après la révolution culturelle et ses divisions, la milice fut réorganisée pour soutenir l’APL ce qu’elle fit pendant la guerre sino-vietnamienne en 1979. Dans les années 1980, ses effectifs furent diminués pour en faire une force plus efficace et en 1986, des camps d’entraînement de la milice furent établis dans la moitié des villes du pays. Elle compte aujourd’hui entre 3 et 10 millions de membres.
En 2011, malgré les efforts de l’APL pour introduire des systèmes d’armements modernes, la majorité de l’armée est équipée d’armements obsolètes. En 2008, sur un total d’environ 7500 blindés, près de 5000 sont des modèles T-59. Le T-59 est dérivé du T-54 soviétique et sa production a commencé à la fin des années 1950. Le reste des forces blindées est composé de T-80 (1000 exemplaires) et de T-96 (1000). Un nouveau type de blindé est en cours d’intégration, c’est le T-99. Fabriqué par CNGC, il équipe pour l’instant seulement deux régiments à Pékin et Shenyang. C’est le modèle le plus perfectionné, mais aussi le plus cher. Il n’y en aurait que 200 en service actif. S’ajoute à ces forces blindées, 4500 véhicules blindés de transport de troupes, essentiellement des T-63 (2300) datant des années 1960 et des T-86 (1000), la version chinoise du BMP-1 russe datant des années 1980. Mais aussi près de 12000 pièces d’artillerie et 15000 canons de défense aérienne de tous calibres. Les missiles sol-air, les missiles antichars et les hélicoptères sont progressivement introduits dans ses groupes, mais leur nombre reste encore modeste.
Centres de commandement
L’état-major général (General staff department, GSD) est la pièce maîtresse du commandement et de la bonne marche de l’APL. Il sert de quartier général aux forces armées terrestres des sept régions militaires et abrite des centres de commandement de l’armée de l’air, de la marine et du second corps d’artillerie. Le territoire est partagé en régions militaires désignées par la ville abritant l’état-major terrestre. Ce sont celles de :
– Pékin qui est la plus importante des sept du fait de son emplacement dans la capitale,
– Shenyang, dans la province de Liaoning, qui est la seconde plus importante car elle contrôle les zones proches de Pékin mais aussi la frontière de l’est, celle avec la Russie, et celle avec la Corée du nord,
– Jinan, la plus petite des régions militaires mais elle dispose d’une importante base navale et c’est une grande zone industrielle,
– Nanjing dans la province de Jiangsu est située face à Taïwan et un nombre considérable de missiles moyenne portée y sont déployés,
– Guangzhou, elle aussi située non loin de Taïwan et la flotte qui en dépend patrouille le sud de la mer de chine,
– Chengdu qui est uniquement continentale et borde les frontières avec le Vietnam, la Birmanie et celles des pays himalayens,
– Lanzhou, la plus grande, qui surveille les frontières d’Asie centrale et des nouveaux états devenus indépendants après la chute de l’URSS.
Doctrine
L’armée de terre est en train de passer d’une défense régionale à une autre, fondée sur la mobilité des armées entre diverses régions. Elle s’efforce de développer ses capacités d’opérations intégrées en frappe air-sol, en termes de manœuvre sur grandes distances, d’assauts rapides et d’opération spéciale. Elle accélère également la modernisation de ses principaux équipements actifs de combat pour créer un nouveau type de forces de combats sur terre, qui soient les moins pléthoriques possible, capables d’agir conjointement, et polyvalentes. Actuellement, la priorité est accordée à la création d’une aviation affectée à l’armée de terre, et aux unités légères de contre-mesures aussi bien mécaniques qu’informatisées. L’artillerie et la défense aérienne possèdent des canons, des missiles sol-air et des équipements radar d’alerte précoce. Elles ont accru la proportion des missiles sol-air par rapport aux canons anti-blindés. L’aviation de l’armée de terre, fondée en 1986, est majoritairement équipée en hélicoptères, elle effectue des missions de frappe aérienne, de transport et d’opérations de soutien.
Données de 2012, mise à jour en cours.
Références[+]
↑1 | PLA ground force, http://www.globalsecurity.org/military/world/china/pla-ground-intro.htm |
---|---|
↑2 | idem. |