Les renseignements au sein de l’armée indienne
Les racines du renseignement militaire en Inde remontent à la deuxième moitié du 19ème siècle quand le major général Charles Mac Gregor fut nommé à la tête du Département du renseignement de l’armée (Directorate of Military Intelligence). Le nouveau département était basé à Simla et avait pour principale mission de collecter des informations sur les troupes russes en Asie centrale. C’est pendant la Seconde Guerre mondiale qu’un centre d’entraînement des officiers du renseignement fut créé à Karachi. Durant le conflit, ce sont surtout des officiers britanniques qui opéraient et après la partition, ils détruisirent la plupart des documents. Au moment de l’indépendance, ce service n’existait quasiment plus, car les officiers vétérans étaient partis et sans les bases de données récoltées par les Britanniques, les informations qu’il pouvait fournir étaient minimes. De plus, il était dirigé par des officiers qui disposaient de peu d’expérience dans le milieu et ses moyens étaient limités.
Avec peu de ressources et sans service de cryptographie, les forces armées ne disposaient pas de services de renseignements fiables. Dans les années 1950, deux mesures furent proposées. Le général Thorat suggéra que les officiers des forces armées soient envoyés à l’étranger pour construire un réseau de renseignement. Ensuite, en 1954, le gouvernement décida de mettre en place une organisation du renseignement de la défense qui dirigerait les services des trois armes, mais en raison des coupes budgétaires, aucune des deux propositions ne fut mise en place. Dans les années 1960, les renseignements militaires étaient cantonnés dans une mission de sécurité intérieure plutôt que dans celle d’une agence chargée de collecter des informations sur les forces armées des pays étrangers.
Les officiers des renseignements militaires ont même dû surveiller la corruption à l’intérieur de l’armée et le vol de matériels, dans ce manque d’attention envers ce service, on peut voir une des causes de la défaite de 1962. De plus, à cette époque, c’est l’Intelligence Bureau qui avait en charge de réunir les renseignements à l’extérieur et la coopération entre les renseignements militaires et le RAW ou l’IB se faisait souvent au détriment des services de l’armée. Jusqu’à la création de la DIA, il n’y avait pas de commandements unifiés malgré l’existence du Joint Cipher Bureau, un service interarmées en charge de la cryptologie.
Defence intelligence agency (DIA)
La DIA a été créée le 5 mars 2002 et elle combine les réseaux de renseignements des trois forces armées. Depuis la guerre du Kargil en 1999, les chefs d’état-major des trois armes réclamaient sa création. Elle a pour mission de récolter des informations sur les mouvements de troupes dans les pays limitrophes et sur les mouvements terroristes opérant en Inde et à l’étranger qui peuvent menacer la sécurité du pays. La création de la DIA réduisit sensiblement la dépendance des forces armées indiennes aux services de renseignements civils comme ce fut le cas en 1948, 1965, 1971 lors des guerres contre le Pakistan, en 1962 contre la Chine et également lors des événements de Kargil.
Les renseignements fournis par les instances civiles étaient souvent de piètre qualité, voire contradictoire. L’armée de terre possède toujours un service de renseignement, Directorate of Military Intelligence, mais ses missions se sont réduites à nouveau à traquer la corruption dans l’armée. La marine dispose, elle, de la Naval intelligence Agency qui a pour principale mission l’interception des communications, l’armée de l’air a le Directorate of Air Intelligence qui est responsable de l’imagerie aérienne collectée par les MIG-25R et les Jaguars de reconnaissance. Durant le conflit de 1971, les satellites russes ont fourni à l’Inde des renseignements sur les mouvements des troupes chinoises. Avec le développement du programme spatial indien, l’IAF devrait bientôt disposer de ses propres satellites-espions.
Joint Intelligence Committee (JIC)
Ce comité a pour rôle de rassembler et d’analyser les données recueillies par l’Intelligence Bureau, le RAW et les services de renseignement des trois armes.
Données de 2012, mise à jour en cours.