Son évolution après l’indépendance
Comme pour la marine, le début de la Seconde Guerre mondiale a vu l’expansion de l’Indian Air Force créée en octobre 1932. À la fin de 1941, l’IAF avait trois escadrons et l’attaque japonaise sur Pearl Harbour a amené la guerre aux portes de l’Inde. En 1942, l’IAF a mené pour la première fois des opérations en Birmanie. Le 12 mars 1945, en raison des services rendus, les forces aériennes se virent affublées du préfixe « Royal ». À la partition, l’Inde reçut sept escadrons de combat et un escadron de transport et le Pakistan un escadron de combat et un escadron de transport. Dès octobre 1947, lors du rattachement du Cachemire à l’Union indienne, l’IAF fut engagée dans des combats contre les insurgés et ce pendant les 15 mois de la Première guerre indo-pakistanaise. En 1950, lors de la proclamation de la République, l’IAF était composée de 6 escadrons de combat, d’un escadron de bombardier B-24 et d’un escadron de transport équipé de C-47[1]Air Force history, http://www.globalsecurity.org/military/world/india/air-force-history.htm.
Lors de la guerre sino-indienne en 1962, l’aviation dut effectuer de nombreuses missions de transports de troupes à des altitudes élevées, mais pas de missions de combat. L’IAF eut pour rôle, sous mandat de l’ONU, d’appuyer les forces des Nations-Unies lors des opérations au Katanga en 1961-62. Pendant la seconde guerre indo-pakistanaise en 1965, l’IAF mena des opérations de bombardements sur les dépôts et les trains de ravitaillement, des missions d’interdiction et du support aérien pour l’armée de terre. Durant la guerre de 1971 contre le Pakistan, l’IAF joua encore un rôle décisif mais à la fin des années 1970, il devint nécessaire d’engager un plan de modernisation de la flotte et sur 10 ans pas moins de 20 nouveaux types d’avions furent fournis à l’armée de l’air.
En 2011, l’IAF est composée de 170000 hommes, la quatrième au monde, et elle était forte en 2008 de 623 avions de combat, de 271 avions de transport et près de 300 hélicoptères[2]Indian air force equipment, http://www.globalsecurity.org/military/world/india/air-forceequipment.htm. Sa flotte de combat est composée essentiellement d’appareils d’origine russe comme le Su-30k (48 exemplaires), le Mig-29 (48), le Mig-27 (98) ou le Mig-21 (232), mais aussi de Jaguar britannique (74) et de Mirage 2000 (36). Ses transporteurs sont essentiellement d’origine russe, sur les 271 appareils, 122 sont des Antonov-32 et 30 sont des Il-76 comme sa flotte d’hélicoptères (102 Mi-8 et 72 Mi-17).
En plus des appareils cités, l’IAF possède de nombreux autres types d’appareils ce qui a pour conséquence de compliquer sa logistique, mais plusieurs projets et acquisitions vont dans le sens d’une standardisation de son équipement. Tout d’abord, l’ambition de réaliser en partenariat avec la Russie un chasseur de cinquième génération, le Su-50. Le premier vol a eu lieu le 29 janvier 2010. Ce chasseur biréacteur multirôle sera capable de mener des missions de supériorité aérienne, d’appui et des frappes au sol. Les Indiens préfèrent un appareil biplace dont le radar d’acquisition et les commandes de vol électriques seront produits localement. L’Inde, qui participe à hauteur de 25 % dans le projet, prévoit d’en acquérir 250 exemplaires, 200 biplaces et 50 monoplaces, les livraisons devant commencer à partir de 2017.
Outre le projet Su-50, l’armée de l’air a ouvert à la concurrence vingt-six programmes d’équipement, dont le plus emblématique est aujourd’hui le Medium Multi-Role Combat Aircraft (MMRCA, avion de combat multirôle de quatrième génération). La requête indienne concerne 126 unités, pour près de 12 milliards de dollars. Dans le même temps, comme nous l’avons vu, elle continue le programme LCA et a acheté à la Russie 40 Su-30. Dans le cadre du programme MMRCA, le vainqueur devra faire face à d’importantes conditions de transfert technologique, les 18 premiers avions seront livrés avant 2012, mais les 108 autres seront construits en Inde par Hindustan Aeronautics Limited. De même, l’industriel choisi devra réinvestir dans l’économie indienne la moitié du montant du contrat.
Centres de commandement
L’IAF dispose de cinq centres de commandements.
– Du Centre à Allahabad en charge du bassin du Gange.
– De l’Est à Shillong, responsable du Bengale et de l’Assam.
– De l’Ouest à New Delhi qui est responsable de la région comprise entre le Cachemire et le Rajasthan.
– Du Sud à Thiruvananthapuram qui a en charge le Sud et les îles.
– Du Sud-ouest à Gandhinagar qui surveille le sud de la frontière indo-pakistanaise.
Doctrine
Dans les années 1990, deux événements vont être marquants pour l’IAF. Tout d’abord la première guerre du Golfe auquel elle ne participe pas mais dont elle va tirer tous les enseignements. Deuxièmement, l’Indian Air Force était jusqu’à l’achèvement du programme balistique, le seul vecteur capable de mener une frappe nucléaire. Ces deux événements et les changements qu’ils ont imposés sur l’art de mener une guerre ont poussé l’IAF à édicter une doctrine en 1997, l’Air Power Doctrine[3]The Indian Air Force: Flying into the 21st Century, http://www.bharat-rakshak.com/IAF/Today/Contemporary/327-Flying-21st-Century.html. Désormais l’accent doit être mis aussi bien sur les capacités défensives qu’offensives des opérations aériennes, une diminution des effectifs et des avions doit être compensée par une technologie plus avancée, l’acquisition de ravitailleurs et d’AWACS en plus grand nombre et le réseau de communication C4I doit être fortifié pour être capable de résister à une attaque nucléaire, la doctrine nucléaire indienne étant celle d’une seconde frappe.
Données de 2012, mise à jour en cours.
Références[+]
↑1 | Air Force history, http://www.globalsecurity.org/military/world/india/air-force-history.htm |
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↑2 | Indian air force equipment, http://www.globalsecurity.org/military/world/india/air-forceequipment.htm |
↑3 | The Indian Air Force: Flying into the 21st Century, http://www.bharat-rakshak.com/IAF/Today/Contemporary/327-Flying-21st-Century.html |